Juliano Ribeiro Salgado a é le quotidien des habitants de Nauru, île cigale du Pacifique Sud, aujourd'hui ruinée. Un sensible sur les ratés de l'industrialisation.
Un sensible sur les ratés de l'industrialisation, qui démontre le quotidien des habitants de Nauru, une île ruinée.
En , la République de Nauru a fait faillite, laissant sa population sans un sou. Du jour au lendemain, ses habitants, qui vivaient richement des revenus du phosphate, ont réappris la débrouille, la pêche et la cuisine au feu de bois. Le réalisateur, Juliano Ribeiro Salgado, fils du célèbre photographe Sebastião Salgado, a promené sa caméra dans chaque recoin de cet îlot de 21 km2, longtemps fermé aux médias. À travers les réservoirs d'eau à moitié vides, le centre de santé dévasté, une école où on apprend aux élèves à prendre soin de manuels devenus coûteux, le prend la mesure des dégâts. La caméra s'attarde sur les visages, naturellement réservés, des Nauruans, captant l'expression fugace d'une culpabilité, de la résignation ou d'une colère. Il laisse aussi une large place à l'île elle-même, montrant les forces contraires qui la traversent : une nature idyllique et envahissante ; une exploitation minière intensive qui gâche le paysage et ravage la terre. Un décor de carte postale terni de débris divers, souvenirs de temps plus fastes, et de décharges sauvages où l'on croise des habitants en short venus faire de la récupération.
Chaïne de diffusion : ARTE