Celui qui vient pour la première fois à la Poterie Not a aussitôt conscience d’aborder un site préservé d’harmonie et d’histoire. Une fois la cour traversée, une porte l’introduit dans un univers hors du temps. Sur la droite la masse imposante du four à bois attire le regard, le focalise, le détourne des deux petits fours à gaz modernes situés à gauche. Dans la demi pénombre l’œil distingue, noyé dans une intemporelle poussière de terre, un fouillis d’objets, d’outils, de débris de céramiques, de poteries dont on ne sait si elles sont récentes ou vieilles de plusieurs siècles. Il faut encore pousser une autre porte, se glisser dans le mystère d’un étroit et bref passage entre des rangées d’étagères de pots crus mis à sécher, avant de recevoir le choc d’un éblouissement. Dans une lumière qui semble échappée d’un tableau de maître flamand, devant quatre fenêtres, quatre hommes, quatre potiers sont penchés sur leur tour, nimbés d’une diffuse clarté couleur de terre.